Nouvelles Allergie – ORL en bref - 28 février 2017
J’assistais récemment à une formation Cadres de l’Anaforcal, l’organisme qui supervise l’acquisition et le maintien de la compétence en allergologie en France. En anticipation de ce voyage, j’avais contacté le Dr Nhân Pham Thi, allergologue à la Clinique médicale de l’Institut Pasteur à Paris. Éminent allergologue, toujours accueillant et d’une érudition qu’on ne peut que lui envier, il a accepté d’emblée. Même s’il s’agissait là d’une requête relativement peu usuelle d’un collègue déjà en pratique de l’allergologie.
J’avais eu la chance au Québec, mais surtout en France, de visiter certains collègues dans le cadre d’un programme de formation individualisée qui m’a donné accès à la reconnaissance par le Collège des médecins du Québec d’un champ d’exercice professionnel étendu à la « médecine de l’allergie. »
Chacune de ces occasions s’est toujours montrée extraordinairement riche d’enseignements, de remise en question et de délibérations qui nous permettent au final, comme médecin, de mieux soigner ces gens qui nous confient leur santé.
Alors que les stages cliniques constituent un incontournable du curriculum d’apprentissage de la médecine, visiter un collègue dans sa pratique clinique quotidienne après graduation n’est pas commun. Et c’est éminemment regrettable.
Apprentissages imprévisibles
Je voyais le Dr Nhân en principe pour le côté pédiatrique de sa pratique de l’allergologie. Mais non seulement, il devait provoquer ma réflexion sur la place de l’immunothérapie injectable chez certains patients déjà sous traitement en sublingual mais en plus, il interpelle (et clairement me démontre) par l’intérêt de la médecine narrative. La médecine narrative laisse parler le patient. Le travail du médecin a remplir les exigences de la rigueur clinique est accru mais la rencontre humaine est tellement plus riche et efficace. Sans doute le sujet d’un blogue à venir!
Et en plus, j’ai eu droit à un tour guidé de l’Institut Pasteur à Paris…
Apprendre, toujours
Lorsqu’on gradue comme médecin, et c’est vraisemblablement le cas de toutes les sphères de compétence, on est condamné à continuer à apprendre parce que la science et les pratiques médicales évoluent. Le rythme de cette évolution, et la quantité de publications scientifiques pour la soutenir, s’accélèrent. Au fil de nos lectures, des conférences auxquelles nous assistons et des réalités de la pratique de chacun, chaque allergologue développe ses algorithmes de pratiques, ses réflexes cliniques en quelque sorte.
Savoir se remettre en question
Accepter de partager l’intimité de sa pratique médicale est usuel en milieu académique, mais dans son propre bureau… Par un collègue… Il faut être prêt à répondre aux interrogations, accepter de se faire « challenger » par une remarque ou une opinion qui pourrait être en porte-à-faux avec la pratique de l’accueillant. Dans la même mesure, le collègue accueilli doit être attentif aux détails qui cisèlent l’expertise clinique tout en respectant discrétion et réserve à l’égard de la rencontre du patient avec son médecin.
La collégialité
Apprendre sur l’être humain, sur l’allergologie et forger de nouvelles amitiés; que demander de mieux? Le préceptorat d’une ou quelques journées est simple et enrichissant pour les deux parties impliquées. Il permet de partager notre vécu professionnel et humain dans une bonne mesure. Tisser des liens de confiance, de collaboration, de voie de recours occasionnel lorsqu’un contexte clinique épineux nous interpelle, cette forme de maintien de la compétence professionnelle me semble éminemment porteuse et propre à l’évolution de l’ensemble de ce que nous sommes comme spécialistes de la santé.
Bientôt à Rome
Ainsi, au fil des conférences et des sujets de questionnements, coordonner un préceptorat d’une journée devrait être simple et plaisant. Un collègue avant-gardiste en allergie moléculaire a généreusement accepté de me recevoir sur cette base en avril.
Mais, c’est au Dr Nhân Pham Thi, aux autres collègues et amis, le Dr Thillay (et sa charmante conjointe oeuvrant au SYFAL), le Dr Chabane, le professeur De Blay, les Dre Metz-Favre et Guénard, ainsi que Jean-Marie Renaudin, les collègues québécois Drs Pierre Boisvert et Jean-Paul Grenier de Sherbrooke et d’autres que j’oublie sans doute, qu’il me faut adresser ma reconnaissance en ce sens.
La pratique médicale est une formidable aventure humaine!
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