Allergies: symptômes, traitement et immunothérapie sublinguale - 7 décembre 2016
Au moins 8 personnes ont perdu la vie récemment en raison d’asthme allergique incontrôlé dans le contexte d’un orage. À Melbourne et à Victoria en Australie, plus d’un millier de personnes ont été hospitalisées, certaines toujours dans un état critique. La cause : le pollen !
Comment est-ce possible ?
La structure météorologique d’un orage en fait, en quelque sorte, un gigantesque aspirateur de par ses courants d’air violents. Ceci mobilise soudainement le pollen des plantes, de graminées surtout dans cet incident, mais d’autres également comme les moisissures, par exemple. Ces particules se retrouvent tout-à-coup projetées en énormes quantités dans l’air ambiant.
Une différence importante entre pollen et allergène
Ce qui complique malheureusement la situation c’est l’éclatement des grains de pollen gonflés par l’humidité soudaine de la tempête. Ces grains de pollen éclatant, ils libèrent de vastes quantités de substances très fines, des protéines allergènes toutes petites qui iront directement aux poumons. Ainsi, les grains de pollens sont plutôt filtrés par le nez ou touchent les yeux pour causer les symptômes de la rhinite (éternuements, congestion, écoulement nasal et picotements) et de la conjonctivite allergique (picotement des yeux, larmoiement). Dans un orage, les protéines allergènes provenant des grains de pollen éclatés sont tellement petites qu’elles passent plus directement aux bronches où elles vont déclencher les symptômes de l’asthme (sifflements respiratoires, toux, essoufflement, sensation d’oppression thoracique).
Une première : asthme allergique pollinique mortel
L’association entre les orages et la décompensation aigüe de l’asthme chez des patients aux prises avec des allergies saisonnières est bien connue. Il s’agit pourtant ici de la première fois où on documente non pas un décès, mais littéralement une épidémie de décès et d’hospitalisations graves où certains patients, une semaine plus tard luttent encore pour leur vie.
L’épidémie est imminente
D’une part, le nombre grandissant de patients affectés par les allergies saisonnières augmente. Près d’une personne sur 5, possiblement davantage, souffre d’allergie pollinique à un degré ou à un autre au Québec présentement. Et ce n’est pas nos présentes statistiques en matière d’immunothérapie qui vont changer cette progression de sitôt. D’autre part, le réchauffement climatique, accroît la grandeur des régions affectées, la durée des saisons polliniques et le potentiel allergique des pollens produits par les différents végétaux. Ceci sans parler de l’augmentation du nombre et de la sévérité des incidents météo à craindre de ce même réchauffement.
L’allergie pollinique est une maladie sérieuse, potentiellement mortelle. Elle ne peut plus souffrir de la complaisance médicale…
Chez les patients rendus malade par l’orage à Melbourne, le tiers n’avaient jamais fait d’asthme. Ils n’étaient pas préparés. Ni les patients ni les services d’urgences d’ailleurs : plus de 1,900 appels en 4 heures ! Pour les spécialistes du monde de l’allergie, nous devons agir en leader et, d’une part, prendre acte d’une réalité allergique évolutive et d’autre part sans doute, reconsidérer certaines attitudes traditionnelles, comme celle entre autres de limiter nos soins au seul contrôle des symptômes allergiques. Chez le jeune enfant où l’immunothérapie telle que maintenant disponible, et encore davantage sous d’autres formes plus performantes à l’avenir, il nous faut, dès à présent, jauger la valeur de la désensibilisation/immunothérapie qui aurait sans doute sauvé des vies en Australie.
http://www.cnn.com/2016/11/28/health/thunderstorm-asthma-australia/